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Solutions fondées sur la nature : comment anticiper leur efficacité ?

chauve-souris

Comment s’assurer, avant de les mettre en œuvre, que des solutions fondées sur la nature seront vraiment efficaces ?

Voilà ce qui a motivé la ville d'Albi à nous confier une étude sur l’implantation de gîtes à chauves-souris et oiseaux insectivores pour lutter contre la prolifération excessive des moustiques.

L’objectif de ce type d’action est de favoriser l’équilibre naturel entre des proies (les moustiques) et leurs prédateurs (les chauves-souris et oiseaux) afin de maximiser les services écosystémiques qui en découlent, c’est-à-dire les bénéfices pour les populations humaines.

Il s’agit donc de réguler les populations de moustiques sans pour autant les faire disparaître, car ces espèces ont aussi un rôle écologique, notamment pour la pollinisation des plantes ou la filtration des eaux.

Mais alors, où déployer de nouveaux gîtes, et à quels résultats s’attendre ?

Pour répondre à cette question, nous avons utilisé notre logiciel de modélisation SimOïko afin de simuler, sur l’ensemble du territoire d’Albi, les déplacements des chauves-souris et des oiseaux dans le cadre de leur recherche de nourriture.

Ce type de simulation prend notamment en compte le fait que chaque espèce privilégie certains milieux naturels pour se déplacer, et en évite d’autres.

On a d’abord simulé un état de référence qui a permis d’identifier plusieurs types de secteurs :

  • Ceux où les chauves-souris et les oiseaux sont les plus susceptibles de venir chasser, donc où l’implantation de nouveaux gîtes pourrait être la plus efficace pour réguler les populations de moustiques ;
  • Ceux, au contraire, moins fréquentés par les chauves-souris et oiseaux, et où l’ajout de gîtes ne pourrait être efficace qu’à condition de la combiner avec des plantations d’arbres, de haies ou de milieux herbeux.

Puis on a réalisé une nouvelle simulation en testant un scénario comportant l’implantation de nouveaux gîtes de chauves-souris dans une zone spécifique de la commune d’Albi.

La comparaison des résultats de cette simulation avec ceux obtenus en état initial montrent une augmentation très forte des déplacements de chauves-souris autour de la zone d’implantation, pouvant aller jusqu’à un triplement des passages à certains endroits.

En clair, ce scénario a toutes les chances de favoriser une diminution du nombre de moustiques autour des nouveaux gîtes envisagés. Et donc une amélioration des services écosystémiques rendus aux habitants de ces quartiers.

C'est mieux de le savoir à l'avance, non ?

 

 Christophe Plotard