Depuis un an, la délégation à la prospective du Sénat se penche sur l’IA et l’avenir du service public. Ses travaux ont abouti à la publication de plusieurs rapports, dont l'un consacré aux enjeux environnementaux (*) il y a quelques jours.
La bonne nouvelle, c’est que parmi les travaux et outils cités en exemple figure le projet de recherche PEP-BIOccIA, piloté par La Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée et sur lequel on travaille aux côtés d’OPenIG et du CNRS.
Pourquoi cette mise en avant ? Parce que PEP-BIOccIA fait partie des initiatives qui répondent à une double ambition :
- utiliser l’IA pour accélérer la transition écologique
- favoriser le développement d’IA frugales, c’est-à-dire qui offrent le niveau de performance souhaité tout en minimisant les données utilisées, les temps de calcul et donc les ressources consommées.
Pour rappel, PEP-BIOccIA, c’est un projet qui s’appuie sur l’IA pour cartographier les milieux naturels sur l’ensemble de la région Occitanie et pour prédire la présence des espèces dans ces différents milieux.
L’objectif est de permettre aux acteurs de l’aménagement des territoires de disposer de données complètes et mises à jour annuellement pour mieux planifier la préservation de la biodiversité à moyen et long termes.
Au-delà de ce projet qui a démarré à l’automne dernier, l’utilisation de l’IA s’est installée au cœur de nos travaux de R&D depuis quatre ans.
C’est ce qui nous a conduit, par exemple, à développer le logiciel Ocapi dédié à la reconnaissance automatique d’espèces sur des images provenant de capteurs photo.
L’IA effectue le travail d’identification (qui peut être ou non complété par une validation humaine) et les résultats sont ensuite utilisés pour alimenter d’autres analyses, notamment pour localiser les zones à risque de collision entre des animaux et des véhicules.
Sur un autre sujet, le projet de recherche Polymor-FENCE, qu’on a démarré il y a un an en partenariat avec le CABINET X-AEQUO et le Laboratoire Image Ville Environnement (LIVE) UMR7362, vise à étudier les impacts des clôtures sur la faune.
L’IA est utilisée pour localiser automatiquement les clôtures mais aussi déterminer leur typologie (l’un des enjeux étant d’évaluer leurs impacts en fonction des différentes formes qu’elles peuvent prendre et de leurs modalités d’installation).
L’étape d’après ? Ce sera l’avènement des jumeaux numériques dédiés à la biodiversité, auquel on se prépare déjà activement.
La vocation de ce type d'outil, dont l’usage se développe dans de nombreux secteurs d’activités, est de disposer d'une réplique virtuelle d’un système réel, notamment afin d’en prédire le fonctionnement et les transformations dans la durée.
Et l’IA en est un maillon essentiel, combinée à la modélisation et à l’usage de capteurs.
(*) Lire le rapport sénatorial