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Quel scénario d'avenir pour la biodiversité et les infrastructures de transport ?

Scénario Bison

On a travaillé sur quatre récits prospectifs pour imaginer le futur des infrastructures de transport et de leurs impacts sur la biodiversité à l'horizon 2050.

Et on en a trouvé un qui ferait l’affaire.

Les résultats de cette étude sont présentés cette semaine à Strasbourg, dans le cadre de la restitution du projet Bison. Lancé en 2021 et financé par l'Union européenne, ce dernier vise à construire la feuille de route européenne pour des infrastructures de transport respectueuses de la biodiversité. Il associe 44 partenaires (dont TerrOïko), dans 16 pays.

Le premier scénario exploré est celui d’un effondrement progressif des systèmes de transport. La multiplication de crises (épidémies, conflits armés, raréfaction des ressources, catastrophes naturelles, etc.) entraîne une baisse des mobilités et une dégradation accélérée des infrastructures. La biodiversité en pâtit également : pas d’amélioration des habitats et des continuités écologiques, prolifération des espèces envahissantes...

Le second scénario est celui du "business as usual". Faute d’impulsion politique, les pratiques de mobilité évoluent peu et l’intégration des enjeux écologiques dans le développement et la gestion des infrastructures de transport progresse lentement. Les espèces restent menacées par la fragmentation de leurs milieux naturels, le changement climatique ou la progression des pollutions.

Le troisième scénario donne la priorité à la décarbonation. Grâce au développement d’énergies "vertes" innovantes, le besoin de déplacements augmente et pousse à la construction de nouvelles infrastructures. La biodiversité est la grande perdante, victime d’une fragmentation accélérée des habitats.

La quatrième et dernière option implique une intégration globale des enjeux environnementaux, c’est-à-dire la prise en compte simultanée des différentes limites planétaires. Dans ce scénario, le transport collectif devient la norme, la résilience des infrastructures est l’objectif numéro un des professionnels du secteur, et les pressions sur la biodiversité s’allègent.

Comment y parvenir ? C’est tout l’objet de la feuille de route issue du projet Bison, qui va être présentée cette semaine. Il y est notamment question d’harmonisation réglementaire, de modes de financement, d’innovation technologique, de partage des connaissances, de recours aux solutions fondées sur la nature...

Avec deux principes clés :

  • au niveau stratégique, la nécessité de planifier le développement des infrastructures à une échelle globale (plutôt que projet par projet), dans leurs dimensions industrielles comme environnementales
  • au niveau opérationnel, l'impératif d'interdisciplinarité et de coopération entre professionnels des infrastructures et de l’écologie tout au long du cycle de vie des ouvrages

 En savoir plus sur le projet et nos contributions

 

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 Christophe Plotard