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Prédire l'impact des parcs éoliens et solaires sur les territoires de chasse des espèces volantes

carte enr territoires chasse

Comment évaluer les effets des infrastructures d’énergie renouvelable sur la capacité des espèces volantes à se nourrir, et donc à se maintenir à long terme ? Pour répondre à cette question, nous avons développé une méthode basée sur la simulation des territoires de chasse. N’hésitez pas à en parler avec notre spécialiste du sujet, Denis Maréchal, qui sera présent cette semaine au Forum EnerGaïa.

Lorsqu’on évoque les effets des EnR sur les espèces volantes, on pense d’abord aux parcs éoliens et au risque de collision avec les pales. Plus les espèces sont susceptibles de se déplacer dans la zone d’implantation des éoliennes, plus ce risque est élevé. C’est donc particulièrement le cas si le parc est installé à proximité de leurs territoires de chasse.

Mais les centrales photovoltaïques, elles-aussi, peuvent perturber la recherche de nourriture de certaines espèces, en particulier les rapaces. En rendant le sol invisible depuis les airs, les panneaux solaires entravent le repérage et la capture des proies, et réduisent d’autant la surface d’un territoire de chasse.

Dans les deux cas, l’évaluation des impacts repose d’abord sur la connaissance des déplacements des espèces. Pour mener ces analyses, nous avons développé il y a deux ans un module spécifique au sein de SimOïko, notre simulateur des dynamiques écologiques. Il permet de prédire les trajectoires de vol les plus probables des espèces lorsqu’elles sont en chasse.

Il intègre notamment les principes du “Central place forager” (CPF), un modèle écologique qui permet d’analyser les comportements de recherche de nourriture chez les espèces qui rapportent au nid le produit de leur chasse. Leur stratégie de chasse est guidée par un objectif d’optimisation du taux de prédation, de manière à minimiser le rapport entre énergie dépensée pour chasser et énergie récupérée par l’alimentation. Les déplacements réalisés dans ce cadre comprennent un voyage aller du nid vers la zone de prédation, un parcours de chasse proprement dit, puis un retour au nid en ligne droite dès lors que l’individu a capturé sa proie ou parcouru sa distance maximale journalière.

En sachant où les espèces sont le plus susceptible de rechercher leur nourriture, il devient alors possible d’évaluer à quel point l’implantation d’un parc éolien ou solaire peut affecter leur probabilité de maintien dans un paysage impacté.

Dans le cas des éoliennes, les simulations de déplacements permettent ainsi de connaître le nombre de passages probables d’individus dans la zone de rotation des pales, et donc estimer le risque de collision et la mortalité associée. Dans le cas des centrales photovoltaïques, la simulation des déplacements avant et après implantation permet de mesurer l’impact d’une infrastructure sur l’activité de chasse, son coût pour les individus et son efficacité.

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 Christophe Plotard