L’IDDRIM (Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité) vient de remettre ses prix « Infrastructures pour la Mobilité, Biodiversité & Paysage » et l’un des projets lauréats est celui que SNCF Réseau Occitanie nous a confié en vue de restaurer les continuités écologiques sur son réseau de voies ferrées.
Initié en 2018, ce projet a pour objectif de réduire le risque de collision des trains avec la faune sauvage, afin de mieux protéger les espèces concernées mais aussi d’améliorer la régularité du trafic ferroviaire. Sa mise en œuvre repose sur l’utilisation combinée de la modélisation écologique et de l’IA.
La première partie de l’étude a consisté, à partir de 2018, à localiser les secteurs à plus fort risque de collision sur le réseau.
Le long de cinq tronçons considérés comme prioritaires, couvrant 500 km de voies, nous avons simulé les dynamiques démographiques et les déplacements de trois espèces (sangliers, chevreuils, cerfs) avec notre logiciel SimOïko.
Cela nous a permis d’estimer le nombre probable de passages d’animaux tout au long des tronçons analysés. Au total, 44 « points chauds » ont été identifiés et hiérarchisés, parmi lesquels cinq ont fait l’objet d’études approfondies afin de définir les mesures d’aménagement à mettre en oeuvre.
Pour chacun d’entre eux, des travaux en atelier ont abouti à la conception de plusieurs scénarios, qui ont ensuite été « testés » avec SimOïko. Les résultats de simulation ont permis d'évaluer l’efficacité attendue des ouvrages (réduction du nombre de passages dans les zones à risques) et de retenir, pour chaque site, le scénario présentant le meilleur rapport coût-efficacité.
SNCF Réseau souhaitait par ailleurs mettre en place les outils de suivi à long terme de l’efficacité de ces mesures d’aménagement. Cette seconde partie du projet, qui a débuté en 2022 et doit durer au moins cinq ans, repose sur l’utilisation de pièges photo installés en divers endroits dans les zones où des aménagements vont être réalisés.
Les images collectées sont analysées par IA à l’aide de notre logiciel Ocapi et les espèces cibles sont reconnues automatiquement. Il est ainsi possible de connaître la fréquence réelle des passages d'animaux de chaque espèce, puis de voir si cette fréquence évolue au cours du temps, et donc d'évaluer les effets des mesures d'aménagement sur leurs déplacements.
Pour SNCF Réseau Occitanie, ces travaux servent de socle à l'élaboration d’une stratégie de restauration des continuités écologiques qui, à terme, sera déployée sur l’ensemble du réseau. Ils constituent par ailleurs la première étape de la construction d’un jumeau numérique dédié à la gestion de la biodiversité sur ses infrastructures.
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