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Ecologie statistique : que découvre-t-on en comparant différents modèles ?

Tableau maths

En écologie, prendre les bonnes décisions, ça commence souvent par faire des maths.

Et cette semaine, c’est au Pays-de-Galles qu’on a fait des maths. Beaucoup de maths. 

La ville de Swansea accueillait la Conférence internationale d’écologie statistique (ISEC), qui est l’événement majeur dans ce domaine.

Pour cette édition, deux de nos collègues ont fait le voyage afin de présenter leur travaux.

Léa Pautrel, actuellement en thèse chez TerrOïko, y a dévoilé un poster consacré à la modélisation de la présence des espèces sur un territoire à partir de données collectées par des capteurs photos. 

Le poster détaillait les analyses que Léa a menées afin de comparer l’utilisation de différents types de modèles statistiques pour traiter ces données. 

L’une des particularités de ces données, c’est qu’elles sont collectées de manière continue, aussi longtemps que le capteur est en fonctionnement.

L’objectif était donc de savoir si certains modèles statistiques étaient plus adaptés que d’autres pour les exploiter, et si le choix du modèle pouvait influer sur la qualité des résultats de modélisation.

Verdict de ces analyses ? Léa explique tout dans un article publié en mars dernier dans la revue Methods in Ecology and Evolution et qu’on vous recommande évidemment de lire. 

A Swansea, Léa était aux côtés d'Anouk Glad, post-doctorante pour le projet de recherche ConnecPoll auquel TerrOïko est associé.

Anouk est venue présenter ses travaux sur la modélisation des déplacements d’abeilles sauvages lorsqu’elles sont en recherche de nourriture, dans différentes compositions et configurations de paysages. 

L’objectif du projet ConnecPoll est de construire un outil d’aide à la décision pour guider l’implantation d’infrastructures agro-écologiques telles que des haies ou des prairies, en faisant en sorte que ces dernières puissent améliorer à la fois la connectivité des milieux naturels et le potentiel de pollinisation des cultures par les insectes.

La présentation d’Anouk portait en particulier sur l’évaluation du rôle du paysage et de sa fragmentation dans les résultats de simulation des mouvements d’abeilles. 

Pour mener cette analyse, elle s’est appuyée sur divers modèles et en a, elle-aussi, comparé les résultats. 

Au final, des différences importantes ont pu être identifiées entre les prédictions de déplacements issues de deux modèles :

  • SMS (« Stochastic movement simulator »), qui simule les mouvements en considérant que les animaux choisissent leur trajectoire pas à pas, en fonction de la perception qu’ils ont du paysage qui les entoure ;
  • InVEST (« Integrated valuation of ecosystem services and tradeoffs »), qui est traditionnellement utilisé pour évaluer la probabilité de visite des abeilles sur les ressources florales d’un territoire, mais ne prend pas en compte l’effet de la matrice paysagère sur leurs mouvements.

 

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 Christophe Plotard