Il faut changer d’échelle.
Aujourd’hui, quand ils conçoivent et exploitent une infrastructure de transport, les professionnels du secteur travaillent généralement sur une emprise très étroite : la route elle-même (ou la voie ferrée) et ses abords immédiats. C’est-à-dire un fuseau de quelques dizaines de mètres de large.
On milite depuis longtemps pour que la conception et la gestion de ces ouvrages prenne en compte des territoires beaucoup plus étendus, jusqu’à plusieurs kilomètres de part et d’autre des tracés.
Pourquoi ? Parce que c’est à cette échelle qu’il faut travailler si l’on veut vraiment protéger la biodiversité, en préservant les possibilités de déplacements des espèces au sein de vastes réseaux écologiques et en réduisant les risques de collision d’animaux avec des véhicules.
C’est l’idée qui est développée dans un article auquel on a contribué et qui vient de paraître dans la revue « Routes/Roads » de PIARC - World Road Association.
L’article présente le concept des « routes de l’Anthropocène », une approche des infrastructures de transport du futur qui vise à concilier les usages en matière de mobilités, les problématiques techniques d’exploitation des ouvrages, et les enjeux écologiques et climatiques.
L’idée centrale, c’est que les territoires qui bordent les infrastructures de transport devront demain devenir des « corridors » offrant toute une gamme de services environnementaux. C’est-à-dire des espaces favorables à la vie de la faune et de la flore, mais aussi susceptibles de séquestrer du CO2, de lutter contre la pollution des eaux, ou de produire des bio-ressources.
Pour y parvenir, l’article met en avant le rôle clé de technologies telles que le jumeau numérique, sujet sur lequel on a notamment travaillé dans le cadre du projet européen Bison il y a quelques mois.
Et en la matière, l’un des enjeux sera de faire converger les technologies liées à l’exploitation des infrastructures et celles liées à la gestion environnementale :
- Des capteurs qui servent à la fois à la surveillance des infrastructures et au monitoring environnemental (par exemple pour détecter la présence d’espèces) ;
- Des intelligences artificielles, si besoin embarquées dans les capteurs, afin de traiter les données collectées en continu ;
- Des outils de modélisation, qui permettent d’évaluer l’existant et d’anticiper les changements futurs.
Lire l'article complet paru dans la revue « Routes/Roads »
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