L’accord auquel sont parvenus, le 19 décembre, les pays participants à la COP15 est abondamment présenté comme “historique”. Si les objectifs fixés à horizon 2030 sont en effet ambitieux, l’expérience des dix dernières années incite également nombre d’observateurs à la prudence. Alors que le précédent cadre mondial pour la biodiversité, signé en 2010, prévoyait déjà 20 objectifs à atteindre au plus tard en 2020, aucun ne l’a été complètement et seulement 6 l’ont été partiellement.
Si ce nouvel accord suscite l’enthousiasme, c’est aussi car il propose un niveau d’ambition que peu de participants espéraient initialement atteindre, et globalement supérieur à ce que prévoyait le premier projet présenté en juillet 2021. C’est le constat que dresse la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), qui a publié une analyse détaillée des avancées et des reculs entre la première version et le texte final adopté.
L’une de ces avancées concerne l’affirmation de l’importance de la science dans la réalisation des objectifs prévus par l’accord. Le texte indique ainsi que “la mise en oeuvre du cadre doit être fondée sur des preuves scientifiques et sur les connaissances et pratiques traditionnelles, en reconnaissant le rôle de la science, de la technologie et de l'innovation”.
Parmi la liste des 23 cibles mondiales à atteindre d’ici 2030, deux d’entre elles portent donc tout particulièrement sur ces sujets :
- la cible 20 vise à assurer l’accès de tous à l’innovation et à la recherche scientifique, en particulier les pays en développement, par le biais du transfert de technologies, de “la coopération technique et scientifique” et de “programmes conjoints de recherche”
- la cible 21 met l’accent sur la nécessité pour les décideurs, les praticiens et le public d’avoir accès aux “meilleures données, informations et connaissances disponibles”. En complément, cette cible vise également à protéger les “connaissances, innovations, pratiques et technologies traditionnelles des peuples autochtones”, qui “ne devraient être accessibles qu’avec leur consentement”.
Enfin, l’accord met l’accent sur la nécessité de “renforcer les capacités scientifiques et techniques de surveillance de la biodiversité”, “combl[er] les lacunes dans les connaissances” et “élabor[er] des solutions novatrices pour améliorer la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité”.
L’enjeu est désormais de transformer les engagements sur papier en actes concrets, efficaces et mesurables. Nous ferons en sorte d’être, à notre place aussi, à la hauteur du défi !
Lire l'accord signé à la COP15
Lire l'analyse de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité
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