L’objectif « zéro perte nette de biodiversité » est-il réellement atteignable ? Chez TerrOïko, nous sommes persuadés que oui, à condition que l’évaluation des gains et des pertes de biodiversité repose sur une méthodologie robuste, déployée à la bonne échelle. C’est justement le sujet d’un article qui vient de paraître dans "Sciences, Eaux &Territoires", la revue de l'INRAE, et à la rédaction duquel ont participé nos collègues Sylvain Moulherat, Jules Boileau et Marie Soret.
Les auteurs partent d’un diagnostic largement partagé : il n’est pas possible de mesurer les effets négatifs d’un projet d’aménagement, ni de dimensionner correctement les mesures destinées à les compenser, en restant exclusivement cantonné à l’échelle du projet. Pour être efficace, l’évaluation doit être menée à un niveau plus large : celui des réseaux écologiques.
Les espèces et les milieux naturels impactés par un projet ne fonctionnent pas en vase clos. Ils font partie de réseaux constitués de réservoirs de populations d’espèces connectés les uns avec les autres via divers milieux naturels. Une modification en un point du réseau est donc susceptible d’avoir des répercussions (positives ou négatives) sur le réseau tout entier.
Pour étudier les pertes et les gains de biodiversité à l’échelle d’un réseau écologique, les outils de modélisation numérique (comme notre logiciel SimOïko) ont fait leurs preuves. Les réseaux sont modélisés en utilisant des données de cartographie des milieux naturels et des données relatives aux espèces qui doivent être étudiées. Il devient alors possible de simuler tout changement sur le territoire puis d’en prédire et surtout d’en quantifier les conséquences sur l’ensemble du réseau.
Encore faut-il que cette méthode soit déployée à une échelle pertinente, qui permette de prendre en compte les effets croisés et cumulés de plusieurs projets d’aménagement, dans une perspective de moyen et de long termes. L’article s’intéresse en particulier aux cas des sites naturels de compensation (SNC), un dispositif qui rend possible la mise en œuvre des mesures de compensation par anticipation, sur de vastes territoires, et mutualisées pour plusieurs projets.
Le recours à la modélisation des réseaux écologiques intervient ici à deux niveaux :
- à la création d’un SNC, il permet de définir les « aires de service » du site (c’est-à-dire les réseaux écologiques avec lesquels il sera connecté), de quantifier les gains susceptibles d’être produits, et de hiérarchiser les actions de compensation au sein du site selon leur contribution potentielle
- une fois le SNC opérationnel, la méthode permet de calculer les pertes occasionnées par chaque projet et, par conséquent, de définir le nombre d’unités de compensation devant être achetés en contrepartie
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