Piloté depuis 2017 par l’Office français de la biodiversité (OFB), le programme des Atlas de la biodiversité communale (ABC) a déjà conduit plus de 800 collectivités locales à se doter de ce type d’outil. Son objectif est, pour les communes et leurs habitants, de mieux connaître et préserver la biodiversité sur leur territoire.
En analysant plusieurs ABC existants, notre collègue Jérémie Senut a cependant identifié deux limites à la démarche actuelle :
- le manque d’outils cartographiques dynamiques
- l’absence de prise en compte des fonctionnalités écologiques dans les diagnostics (capacité des habitats de la commune à permettre l’accomplissement du cycle de vie des espèces, et donc leur survie)
Pour combler ces lacunes, nous avons donc créé une approche complémentaire à l’ABC traditionnel. Elle repose sur la fourniture d’un outil SIG intégrant des données issues de SimOïko, notre simulateur des dynamiques écologiques, qui permettent d’évaluer la capacité des espèces à se maintenir et se déplacer sur le territoire d’une commune. Baptisée « Atlas de la fonctionnalité des continuités écologiques communales », cette approche a été développée dans le cadre de l’ABC de Grabels (Hérault), en collaboration avec l’Université de Montpellier et l’association Les Ecologistes de l'Euzière.
L’outil, livré sous QGIS, combine les données cartographiques suivantes :
- milieux naturels (occupation des sols réalisée à partir des données de l’IGN)
- espaces protégés (zonages institutionnels issus de l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN))
- fonctionnalités des continuités écologiques pour 28 groupes d’espèces : probabilité de maintien des espèces dans leurs habitats, estimation des tailles de population par habitat, estimation des déplacements sur le territoire (cartes produites avec SimOïko)
- fonctionnalité écologique globale du territoire communal (synthèse des résultats des 28 groupes d’espèces étudiés)
En aidant les communes à disposer de données complètes et structurées, cette démarche vise donc à améliorer la qualité des diagnostics et, in fine, à faciliter la mise en oeuvre des actions en faveur de la biodiversité. Une fois l’outil livré, les utilisateurs peuvent y intégrer des données supplémentaires (inventaires naturalistes, observations de science participative, etc.), effectuer des croisements et analyses, puis localiser de manière précise les zones à protéger ou, le cas échéant, à restaurer.
Au-delà des ABC, cet outil peut donc également servir de support à la mise en place d’autres politiques écologiques dans les communes : identification d’une trame verte et bleue, anticipation de la séquence ERC (éviter-réduire-compenser) dans les projets communaux et la planification territoriale, ou encore création de programmes de conservation de la biodiversité.
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