Quel est le point commun entre l'Eurométropole de Metz, Bordeaux Métropole, Saint-Étienne Métropole et la Métropole du Grand Paris ? Elles font toutes les quatre partie des métropoles qui font intervenir TerrOïko dans la réalisation de leur trame noire. Ce début d’année est d’ailleurs marqué par un passage de relais, puisque nous achevons notre mission auprès de Metz et Bordeaux et démarrons dans le même temps nos travaux avec Saint-Etienne.
Identifier l’impact de la pollution lumineuse sur la biodiversité, et mettre en œuvre des mesures pour préserver des espaces d’obscurité ou réduire la lumière artificielle, y compris dans les zones urbaines denses : en quelques années, ce sujet est devenu l’un des chantiers incontournables de nombreuses villes françaises (Rennes, Limoges, Nantes, Annecy, Amiens, Lille, Chartres, Montpellier...) dans leur action en faveur de l’environnement.
Pour mener à bien nos études sur la trame noire, nous avons développé une méthodologie appuyée sur l’utilisation de SimOïko, notre plateforme numérique de simulation de la vie des espèces. A partir des cartes de pollution lumineuse produites grâce à DarkSkyLab et La TeleScop, et des données scientifiques disponibles pour chaque espèce, l’impact de la lumière artificielle est intégré dans nos modélisations via deux paramètres :
- la capacité biotique des habitats : un habitat fortement soumis à la pression lumineuse pourra accueillir moins d’individus
- la perméabilité des milieux : les capacités de déplacement des individus seront plus réduites dans un milieu soumis à une importante pollution lumineuse
Afin de séparer l’effet strict de la pollution lumineuse des autres facteurs de pression agissant sur les espèces, deux simulations sont réalisées pour chaque espèce, l’une avec prise en compte de la pollution lumineuse, l’autre sans. Les résultats obtenus sont ensuite comparés pour faire ressortir les zones où l’impact strict de la pollution lumineuse est le plus fort.
Le résultat final de la simulation est la production de cartes fournissant une estimation de l’impact de la pollution lumineuse en tous points du territoire étudié, à la fois en termes de probabilités d’extinction des espèces dans les différents réservoirs de biodiversité, et en termes de trafic des individus dans les différents corridors.
Cette analyse comparative (avec et sans pollution lumineuse) permet ainsi d’identifier les lieux devant faire l’objet d’une attention prioritaire, qu’il s’agisse aussi bien d’espaces fortement impactés par la pollution lumineuse et pour lesquels des actions d’atténuation doivent être envisagées, que d’espaces peu exposés et qui doivent le rester, en particulier au sein des zonages institutionnels tels que la trame verte et bleue.
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