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Comment anticiper la répartition des cétacés en mer Méditerranée grâce aux outils de modélisation ?

baleine

On met le cap sur la Méditerranée pour les trois prochaines années.

Comment anticiper et prévenir les impacts écologiques d’un parc éolien en mer ? Quel périmètre retenir pour la création d’aires marines protégées ? Plus largement, comment mieux planifier les usages de l’espace maritime afin d’en préserver la biodiversité ?

Ces enjeux sont le point de départ d’une étude que l’Office français de la biodiversité vient de nous confier et que nous allons conduire pendant trois ans, avec l’aide du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE), d’EcoOcéan Institut et de Miraceti.

Baptisée ModelCet Méditerranée, la mission vise à produire des outils et des méthodes de modélisation pour prédire les évolutions dans le temps de la répartition des cétacés en mer Méditerranée.

Les travaux porteront sur au moins sept espèces (dauphins, baleines, cachalot, etc.), pour lesquelles seront à chaque fois développés deux modèles :

  • Un modèle de distribution, qui permet d’estimer la probabilité de présence ou d’absence de l’espèce dans chaque zone d’un territoire ;
  • Un modèle d’abondance, qui vise à estimer la densité d’individus de l’espèce dans chacune de ces zones.

Pour rendre ces outils les plus fiables possibles, l’un des principaux défis sera de les construire en s’appuyant sur une grande variété de données existantes, issues de sources et de méthodes de collecte très hétérogènes.

Il s’agira ainsi de mélanger à la fois des données d’observation « protocolées » (c’est-à-dire recueillies dans le cadre de suivis scientifiques selon des méthodes standardisées), des données dites « opportunistes » (collectées selon des modalités moins rigoureuses, par exemple dans le cadre de programmes de sciences participatives), et des données relatives aux « co-variables » (facteurs susceptibles d’avoir un effet sur la répartition des cétacés, tels que les conditions physico-chimiques de l’eau, les conditions météo, la présence d’autres espèces, etc.).

Une fois la conception des modèles terminée, une dernière étape consistera à les rendre pleinement opérationnels pour la mise en oeuvre des politiques publiques de préservation de la biodiversité marine.

Les cartes produites par modélisation seront d’abord confrontées aux connaissances des acteurs de terrain, une étape essentielle pour définir quels résultats pourront être concrètement utilisés, et dans quel contexte d’application.

Puis nous transformerons ces résultats statistiques en véritables indicateurs d’aide à la décision, accessibles via un outil d’analyse et de visualisation dédié.

Il sera alors possible d'anticiper rapidement et facilement les impacts écologiques de tout changement envisagé à l’échelle de la Méditerranée française : développement d’infrastructure, évolution de la régulation de certaines activités humaines, extension des espaces naturels protégés...

 

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 Christophe Plotard