On s’attendait à ce que 2024 soit une année intense pour nous en matière de recherche. Et on n’avait pas tort.
Pour la quatrième fois en un an, on va démarrer un nouveau projet de recherche.
Baptisé OptiBioNum, il a été sélectionné par la Fondation d'entreprises FEREC dans le cadre de son appel à projets annuel.
Il vise à fournir des outils pour guider les concepteurs de bâtiments et d’infrastructures afin d’optimiser la capacité de leurs ouvrages à accueillir la biodiversité.
L’un des enjeux pour les acteurs de l’aménagement, de l’urbanisme et du BTP, c’est notamment de pouvoir comparer la « qualité » écologique de leurs différents projets ou des différentes variantes de leurs projets de construction, et ce dès les premières phases de conception.
Les labels qui existent aujourd’hui ne répondent pas correctement à ce besoin : ils peinent à évaluer efficacement les continuités écologiques (qui doivent être analysées à l’échelle de vastes territoires) et, de ce fait, ils peinent aussi à évaluer l’impact que chaque projet d’aménagement est susceptible d’avoir sur ces continuités écologiques.
Avec OptiBioNum, on va donc travailler sur deux sujets principaux.
Un premier volet portera sur la création d’indicateurs standardisés permettant d’évaluer la qualité écologique des projets de bâtiments et d’infrastructures.
Pour que ces indicateurs prennent en compte l’impact des projets sur le fonctionnement des réseaux écologiques à large échelle, on va s’appuyer sur la simulation numérique.
Avec un outil tel que SimOïko, notre logiciel de modélisation de la vie des espèces, on peut en effet diagnostiquer les continuités écologiques avant un projet, puis on peut simuler ce qui se passerait dans tel ou tel scénario d’aménagement et ainsi en déduire l’impact de chaque scénario.
Depuis 2022, on a commencé à mener des travaux exploratoires pour développer ce type d’indicateurs à l’échelle de territoires entiers. Le projet OptiBioNum va permettre de les affiner et les ajuster afin qu'ils soient utilisables à l’échelle d’un bâtiment ou d’une infrastructure de transports.
Puis un second volet portera sur l’intégration de ces indicateurs dans les outils numériques avec lesquels travaillent les professionnels de l’aménagement et de la construction.
Pour y parvenir, on s’appuiera sur une plateforme open source qu’on est en train de développer. Elle permet d’ores et déjà de combiner dans un même environnement de travail des fonctionnalités de SIG (nécessaires pour la modélisation et la cartographie des réseaux écologiques à large échelle) et des fonctionnalités de BIM (pour la modélisation 3D des bâtiments à une échelle fine).
Affaire à suivre en 2025 !
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