Comment évaluer la probabilité que des oiseaux ou des chiroptères entrent en collision avec les pales d’une éolienne ? Nous nous sommes penchés sur le sujet et avons développé en 2021 un module de modélisation spécifique intégré dans notre logiciel de simulation SimOïko.
Ce module simule les trajets aériens quotidiens des individus, en particulier dans le cadre de la recherche de proies au sein de leurs territoires de chasse, en s'appuyant sur deux types de données :
- la localisation des nids, des gîtes ou des zones de nidification d’une espèce
- les connaissances scientifiques sur les comportements de déplacements de l'espèce
La modélisation des vols permet ainsi d’estimer la fréquence de passage des oiseaux ou chauves-souris dans les zones d’implantation des éoliennes, et donc le risque de collision. Les paramètres de modélisation peuvent par ailleurs être ajustés en fonction des éventuelles données de terrain disponibles, par exemple provenant de détecteurs de déplacements d’espèces placés sur les éoliennes.
Il devient alors possible d'étudier divers scenarios et d’en comparer les résultats, simuler le risque de collision dans différentes variantes d’implantation d’un parc, évaluer les impacts cumulés de plusieurs parcs, ou encore estimer l’efficacité de diverses mesures de compensation.
Un projet récent, conduit par notre collègue Denis Maréchal, nous a également conduit à nous pencher sur l’évaluation des effets de la mise en place d’un système d’effarouchement. Ce type de dispositif repose sur la détection automatique des individus volant à proximité des éoliennes. Le système est d’abord chargé de les faire fuir par des stimuli sonores, puis il provoque le ralentissement voire l’arrêt de la rotation des pales si les individus continuent de se rapprocher des mâts.
Un tel dispositif peut donc avoir un impact sur le fonctionnement et la productivité du parc éolien, et ce d’autant plus si ce dernier est implanté dans des zones à forte fréquentation d’oiseaux ou de chiroptères. Dans ce cas, la simulation permet d’estimer la fréquence à laquelle le système d’effarouchement est susceptible de provoquer un arrêt de l’éolienne. Elle permet aussi d’évaluer le risque de collisions résiduelles, les dispositifs d’effarouchement n’étant jamais efficaces à 100 %.
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