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Connectivité écologique des aires protégées : ce que nous apprennent les travaux en cours

les trois dents

Les aires protégées sauveront-elles la biodiversité si elles ne sont que des îlots isolés les uns des autres ?

La réponse est non, et la communauté scientifique le dit depuis longtemps : il est urgent de préserver et renforcer les connexions entre ces aires protégées.

En France, on recense plusieurs milliers d’entre elles, de tous types et de toutes tailles : parcs nationaux, parcs naturels régionaux, réserves naturelles, sites Natura 2000, espaces naturels sensibles, etc.

De nombreux travaux et expérimentations sur la connectivité écologique de ces aires protégées sont en cours. Quels enseignements peut-on en tirer ? C’était le sujet d’une étude que nous venons de terminer pour Réserves naturelles de France (RNF).

Nous avons analysé neuf cas spécifiques, sélectionnés par RNF et représentatifs de la grande diversité des territoires concernés, des habitats et des espèces ciblés, des outils et méthodes employés...

Le premier message qui ressort de nos entretiens avec les porteurs de projet, c’est que l’étude de la connectivité écologique entre aires protégées conduit à changer d’échelle, sortir du cadre restreint des limites administratives de ces sites.

Ce type de projet pousse ainsi à travailler sur le fonctionnement écologique global des territoires, en se penchant non seulement sur la conservation des espèces protégées, mais aussi sur la préservation de la biodiversité ordinaire ou la réduction des facteurs de pression (agriculture, aménagement, espèces invasives...).

Deuxième enseignement : les gestionnaires ne veulent pas se contenter de réaliser de simples diagnostics. La grande majorité d’entre eux conditionnent la réussite de leur projet à la mise en oeuvre d’actions concrètes en faveur des continuités écologiques entre aires protégées.

Mais ces actions concrètes, dans la plupart des cas, sont à mener en dehors du périmètre des aires protégées, c’est-à-dire sur des sites dont les gestionnaires n’ont pas la maîtrise foncière.

Pour que ce passage à l’action soit possible, voici donc un rapide condensé de nos recommandations :

  • rendre possible le financement des projets qui sortent des limites administratives des aires protégées ;
  • former les gestionnaires à sélectionner et utiliser les outils et méthodes de diagnostic les plus adaptés à leur projet (dont certains sont complexes et requièrent des compétences avancées) ;
  • intégrer, dès les prémices d’un projet, l’ensemble des intervenants dont pourrait dépendre la mise en oeuvre d’actions concrètes (élus et agriculteurs notamment), et faciliter leur compréhension des enjeux grâce à des efforts de vulgarisation tout au long du projet ;
  • enfin, former les gestionnaires à mieux connaître les acteurs et les outils réglementaires, pour être capable de construire des actions qui, au-delà de leur dimension écologique, devront souvent trouver leur place dans les pratiques agricoles et les politiques d’urbanisme.

 

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 Christophe Plotard